Juin 2019 Lauréate : Docteur Claire MALLET

Claire KONZELMANN

Dr claire MALLET

medaille

Remise de médaille par le Dr Hugue

monier

Dr Sabine MONIER

mallet

Dr Claire MALLET


prix de thèse
medaille

Il est toujours difficile de trouver les premiers mots d’un discours mais votre présence en grand nombre me souffle les premiers mots.

Je voudrais d’abord vous remercier et saluer votre courage pour avoir affronté cette canicule !

Cette année encore, nous sommes heureux de vous réunir pour un moment à la fois festif et solennel puisqu’il s’agit de remettre à celle que le jury a désigné comme notre jeune lauréate, le prix de thèse Jean Claude Leclercq 2019.

J’ai souhaité créer ce prix dès le début de ma mandature dans une démarche devenue désormais institutionnelle pour le Conseil du 92 pour :

  • Bien sûr, récompenser un travail méritant
  • Afficher notre volonté de participer et d’épauler nos jeunes confrères

J’ai décidé de lui donner un nom et j’ai naturellement choisi de le baptiser le « Prix Jean Claude Leclercq » pour

  • Evoquer le souvenir de celui qui aura laissé une empreinte indélébile dans notre Conseil,
  • Et lui rendre ainsi un hommage sinon perpétuel, au moins annuel !

Nous restons donc en parfaite adéquation avec notre définition ordinale puisqu’ « au service de médecin, dans l’intérêt du patient ».

Pour vous ce moment sera avant tout festif, mais pour moi, le moment est solennel, et nous pensons à mon prédécesseur Jean Claude LECLERCQ, véritable référence dans l’Ordre des Médecins, aux trois niveaux de l’Institution.

Son départ brutal a été vécu comme un cauchemar pour nous tous, mais surtout pour notre consœur, Lise LECLERCQ et sa famille, à qui j’adresse, cette année encore, mon plus profond respect pour le souvenir que Jean Claude, qui était un véritable visionnaire, si confiant dans l’avenir de la Médecine et de nos jeunes confrères.

 Il a su, par une grande connaissance ordinale, grâce à une diplomatie sans égale, et une détermination sans faille, dresser un chemin que je n’ai eu qu’à suivre, en prenant sa succession, pourtant si lourde et difficile, il avait d’ailleurs fini par m’en convaincre...

Aujourd’hui notre rôle est donc essentiellement double :

  • D’une part défendre nos prérogatives pour l’Institution et dans l’intérêt de nos confrères et corriger toute information erronée tant sur notre Histoire que sur nos missions.
  • D’autre part maintenir l'entraide confraternelle car cet esprit qui nous anime est un des moteurs de notre existence ordinale depuis son origine, en 46. La France avait alors perdu beaucoup de médecins, masculins à l’époque, laissant esseulés, veuves et orphelins…

Curieusement, cette année encore, c’est à une jeune lauréate que nous remettrons ce Prix : il faut donc bien admettre que la population médicale s’est considérablement féminisée et que si l’intelligence artificielle bousculera forcément peu ou prou, notre « vieille médecine », les médecins de demain, devenus « augmentés » auront une allure plus féminine et gracieuse sans être pour autant des robots !

En plagiant quelque peu Les Pensées de Pascal, j’ai envie de dire que « la Femme-Médecin ne sera pas un robot pensant ! »

Le Rapprochement Confraternel :

Notre Conseil Départemental par la volonté déterminée de certains d’entre nous a pris un virage résolument tourné vers la communication et le rapprochement confraternel :

Si ce Prix de Thèse s’adresse aux plus jeunes, nous avons également développé un site internet très nourri en informations diverses, très souvent consulté et qui transmet notamment les grands RV que nous organisons avec les Tables Rondes sur des thèmes très variés intéressant les confrères en exercice. Ce site internet qui nous était propre a servi de trame pour être décliné à l’ensemble de l’Institution.

De même notre Bulletin, adressé à nos 8500 inscrits, a fait peau neuve recentrant ses articles autour d’un thème principal, différent à chaque parution.

Enfin, nous soutenons activement l’Amicale des Retraités du 92 présidée par notre ami Bruno Vuillemin à qui je rends un hommage public pour la rigueur avec laquelle il mène ces réunions.

Nous assurons également une permanence quotidienne dans ce conseil afin de répondre au plus tôt à toute demande ou conseil souhaité.

L'entraide est fondamentale aujourd'hui en raison du nombre croissant de burnout, plus important dans la population des soignants car le médecin est un très mauvais malade, et le médecin suicidé, un très mauvais soignant !

Alors, en collaboration avec la CPAM, et sur l'idée du Conseil départemental de PARIS, représenté ici par le Dr JJ. AVRANE, une consultation de dépistage a été proposée par notre Conseiller Jacques SEE pour les médecins libéraux, à l'image de celle qui est dispensée aux salariés de toute entreprise.

Notre entraide concerne chaque médecin inscrit au Tableau ordinal et, avec le Conseil National, elle se décline sur plusieurs modes.

 Le soutien psychologique, un fonds spécifique, des actions différentes menées par des associations annexes type M.O.T.S, des bourses allouées aux orphelins de confrères par le biais de l'A.F.E.M, et cette disponibilité que nous affichons de façon permanente pour être vraiment des confrères de proximité !

Enfin, nous soutenons de grandes causes de dimension humaine et pour n’en citer que deux : le projet JUVENIOR à l’initiative de Mme de KERPRIGENT de l’Institut des Hauts de Seine, qui vise au maintien à leur domicile le plus longtemps possible de nos seniors, et une aide plus générale pour certaines femmes démunies par les circonstances de la vie ou déshéritées par un parcours difficile !

Ces circonstances de la vie mêlent souvent des traumatismes, des violences, des chocs divers allant de la banale injustice au deuil cruel, en passant par le divorce, les Prud’hommes ou tout autre évènement qui bouleverse et déstabilise. Certains sombrent et nous devons les aider, d’autres plus armés peut être connaîtront la résilience et se trouveront plus forts ! La littérature nous donne quelques exemples de cette résilience : Cosette et les Thénardier pour Hugo, Poil de Carottes pour Jules Renard, Jeanlin dans Germinal de Zola, le petit Rémi dans « Sans famille » d’Hector Malot ou encore Hervé Bazin et la terrible Folcoche dans Vipère au poing.

Toutes ces histoires font le lit des cauchemars de chacun d’entre nous, nous nous réveillons parfois, en sueurs et angoissés, parce qu’on a raté son train, vécu un incendie, ou un terrible accident, mal rédigé une ordonnance ou un certificat ou bien d’autres encore car les cauchemars représentent sûrement le miroir de l’intériorité !

Nul n’est épargné et c’est pourquoi votre thèse nous est apparue si intéressante.

Le travail du Docteur Claire MALLET a retenu notre attention et notre choix pour ce prix car il analyse les circonstances du réel que l’inconscient traduit ensuite, à notre insu !

Afin de ne pas monopoliser davantage la soirée, je laisse la parole à notre collègue, le Dr Sabine MONIER, membre du jury, et conseillère ordinale qui va lui remettre notre prix au nom du Conseil de l’Ordre des Hauts-de-Seine.

Mais avant, j’aimerais encore vous dire un mot :

Certains hommes que l’on croise laissent une trace dans nos cœurs ou dans vies. C’était le cas de Jean Claude LECLERCQ et je vous l’ai dit tout à l’heure, mais j’ai eu également la chance de rencontrer Jean Marie FAROUDJA dont la carrière ordinale a été celle que beaucoup souhaiteraient tant elle est digne et méritante. J’aimerais lui rendre cet hommage public. Outre un modèle ordinal et une référence en termes d’éthique et de déontologie, Jean-Marie m’a témoigné d’un soutien sans faille, dans mon parcours ordinal déjà long de près de 20 ans, au cours duquel j’ai appris à mieux connaître les médecins, qui peuvent aussi devenir des patients et être en souffrance, parfois. Et dans des périodes difficiles que j’ai pu traverser, Jean Marie a été un soutien inconditionnel et je suis fier de le compter parmi mes amis ! Il fait partie de ceux qu’on n’oubliera jamais laissant « au cœur des Hommes » la trace de son passage ! Ses fonctions ordinales ont pris fin ce 20 juin, et avec mes remerciements publics je veux lui souhaiter une très belle retraite !

Je reviens vers notre jeune Lauréate à qui je remets, à titre tout à fait personnel, cette médaille de la Monnaie de Paris, gravée à son intention, qui, représentant ces silhouettes se tenant par la main, symbolise parfaitement la définition du travail en équipe.